mercredi 30 mars 2011

Le 5ème Beatles




Le 5ème Beatles



Je ne vais pas vous faire l’affront de vous parler des grands succès des Beatles comme Love me do, Let it be, Sgt Peppers… bref de toutes ces chansons qui ont marqué les années 60. Pour une fois intéressons nous non pas à John, Paul, George ou Ringo mais au 5ème Beatles !



Comment ça un cinquième membre ? On m’aurait menti durant toutes ces années ??? Non, je n’ai pas fumé, je vous jure.


Bon, le seul problème c’est que personne n’est d’accord sur l’identité de cet individu. En effet, ils sont une dizaine à être considéré comme tel. Alors comme toute bonne investigation qui se respecte, je vais vous énoncer les différents profils (désignés en gras), à vous, ensuite, de juger à qui revient ce titre. Commençons… disons, par le début, ce sera plus simple.


Lieu : Liverpool, Angleterre


Personnages principaux : John Lennon, Paul McCartney, George Harrisson et Ringo Star



Année : 1957


John, 17 ans, vient de découvrir Elvis Presley et avec lui, le Rock’n Roll. Ni une ni deux, il achète une guitare et monte son premier groupe, The Quarrymen. Un soir, l’un des membres, Ivan Vaughan, présente à John , Paul 15 ans. Ce dernier, bien que très jeune, intègre le groupe.



1958, Paul présente George à John et insiste pour qu’il les rejoigne au sein de la formation. Ainsi, ils sont trois guitaristes qui se donnent en représentation avec du chant et parfois une batterie pour accompagner. La composition du groupe est relativement variable. Le nom également, passant entre autre de The Rainbows à Johnny and the Moondogs.



Leur nom va encore évoluer : Silver Beetles, Long John and the Silver Beatles… bref, au final - je vous évite le suspense insoutenable, ne me remerciez pas - c’est finalement The Beatles qui sera retenu afin de faire un mix de Beetles (scarabées en vf) et de Beat (en référence au “rythme” du Rock’n Roll).




Après avoir joué dans des petites salles, le groupe est engagé pour jouer à Hambourg durant l’été 1960. Nos trois hommes seront accompagnés par Pete Best à la batterie et surtout par Stuart Sutcliffe, un très bon ami de John, pas bassiste pour deux sous mais qui saura créér l’illusion en jouant de dos, parfois même sans relier l’instrument à l’ampli !



Pourquoi l’avoir engagé me direz-vous ? Et bien pour la simple et bonne raison qu’il fallait une basse et Stuart était le seul à avoir les moyens de se l’acheter. Étant peintre, il n’a eu qu’à vendre une de ses toiles. Une fois en Allemagne, le jeune Stuart tomba sous le charme de la photographe Astrid Kirchherr. Ok, c’est mignon tout plein mais en quoi est-ce important comme info ? Du calme du calme, c’est comme dans les enquêtes du Journal de Mickey, il ne faut laisser aucun élément de côté. Je disais, donc, que cette photographe était importante dans l’histoire des Beatles car c’est elle qui prit la majorité des clichés du groupe de l’époque.




Ainsi vous pouvez découvrir le visage de Stuart, sorte de sosie de James Dean. Au passage vous remarquerez que les costumes de scène des Beatles étaient beaucoup plus Rock, santiag, veste en cuir,…La légende veut que la demoiselle soit également à l’origine de la fameuse coupe de cheveux dite ” coupe Beatles ” (sorte de coupe au bol).



Stuart, le bassiste, alors complètement sous le charme de son allemande, décide de ne pas rentrer en Angleterre avec le reste de la troupe. Paul le remplace à la basse, John et George refusant de quitter la guitare.



Une fois à Liverpool, les Beatles continuent à se produire, entre autre au Cavern Club. C’est en novembre 1961 que Brian Epstein, alors responsable d’une boutique de disques de la société NEMS, découvre le groupe pour la première fois. Complètement emballé, il devient leur manager et se jure de les rendre « plus grands qu’Elvis ». Pour se faire, il modifie l’image sauvage du groupe : adieu cuir, bonjour complets vestons cravatés.




John affirmera : « J’ai grandi à Hambourg, pas à Liverpool ». Ainsi les Beatles n’oublient pas les scènes européennes. Malheureusement, quelques jours avant de retourner jouer en Allemagne en avril 1962, les Beatles apprennent le décès de Stuart, 21 ans, mort d’une hémorragie cérébrale. Très affecté par cette disparition, John y fera référence en 1965 dans la chanson In my Life. C’est aussi en Allemagne que le groupe rencontre Ringo Star, batteur du groupe Rory Storm and the Hurricanes, avec lesquels ils partagent l’affiche. C’est d’ailleurs Ringo qui remplace Pete lorsque celui est malade ou absent.



De retour en Angleterre, Brian Epstein fait le tour des maisons de disque afin de faire signer son groupe. Dick Rowe, directeur artistique chez Decca, lui affirma « Rentrez chez vous à Liverpool, M. Epstein, les groupes à guitares vont bientôt disparaître » Par la suite Dick Rowe sera surnommé « The man who turned down the Beatles » ( l’homme qui rejeta les Beatles). Mais la chance tourna et George Martin, directeur artistique pour une filiale de EMI, accepta de produire les Beatles. Il leur fait signer un contrat d’enregistrement mais affirme qu’il faut changer de batteur. Ainsi, après deux ans, Pete Best quitte le groupe. Vexé, il sortira son propre album en 1965 Best, of the Beatles. Pete est, sans surprise, remplacé par Richard Starkey. Ok, je joue avec vous, c’est le vrai nom de Ringo Star.



Été 1962, la formation est définitive, c’est ainsi que le quatuor va connaître la gloire !


John Paul



George Ringo


Également dans leur entourage, Neil Aspinall, un ami d’enfance de Paul et George rencontré sur les bancs de l’école. Engagé en tant que Road Manager des Beatles au début de leur carrière, il devient ensuite leur assistant personnel. Lors des enregistrements, il participa, à l’occasion, aux chœurs et à l’harmonica. C’est donc tout naturellement qu’il prend ensuite les fonctions de directeur général de leur compagnie Apple. Il sera à ce poste durant 40 ans, véritable défenseur du patrimoine des Beatles suite à la séparation du groupe. On lui doit entre autre le formidable ouvrage The Beatles Anthology qui existe également en DVD. Il est décédé il y a tout juste un an.










George Martin, en collaboration avec le groupe, participa à la plupart des arrangements orchestraux et instrumentaux ainsi que de fréquentes parties de claviers. Il a surtout produit la quasi totalité des albums des Beatles, même les post-Beatles.




Durant les années 60 on assiste à une véritable Beatlemania ! Les Beatles vont de succès en succès et en 1967, ils sont les premiers à passer dans une émission diffusée en « Mondovision » avec la chanson All You Need Is Love - vue par plus de 400 millions de téléspectateurs. Malheureusement, quelques mois après la sortie du célébrissime Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, Brian Epstein, le manager de toujours, décède d’une overdose de barbituriques. C’est le choc, les Beatles ne s’en remettront jamais véritablement. Brian Epstein influait sur la vie du groupe de l’intérieur afin de leur éviter les mirages du show-business mais aussi en gérant leurs finances. Même si cela ne s’est pas vu tout de suite, son décès marqua le début du processus de séparation du groupe.



Mais la liste des potentiels 5ème Beatles ne s’arrête pas là.


Citons Derek Taylor, journaliste de Liverpool. Il devint l’assistant personnel de Brian Epstein avec qui il co-écrit l’autobiographie du manager intitulé A Cellarful of Noise. Il devint également l’agent de presse des Beatles. En 1968, il travailla en tant qu’attaché de presse d’Apple Corporation où il eut un grand rôle dans les succès et les échecs de l’entreprise. Je ne cherche pas à vous influencer dans votre jugement mais George Harrison a déclaré en 1988 « Il n’y a eu que deux cinquièmes Beatles : Neil Aspinall et Derek Taylor ». Mais pas de jugement hâtif, à vous de juger une fois l’énumération achevée.



Forcément, on ne peut pas parler des Beatles sans évoquer les femmes. La plupart du temps hystériques, les groupies suivaient partout ces quatre garçons dans le vent. Les Beatles étaient pourtant mariés : Paul avec Linda Eastman, George avec Pattie Boyd, Ringo avec Maureen Cox et enfin John avec Cynthia Powell.




Cependant, en 1966, John rencontre l’artiste conceptuelle japonaise Yoko Ono. Il remarque tout de suite que le travail de Yoko est en résonance avec ses aspirations intellectuelles et artistiques. C’est le coup de foudre mais John est marié. Qu’importe, s’en suivra une correspondance mystérieuse et passionnée. Finalement, John divorce de Cynthia en 1968. Dès lors, Yoko est en permanence aux côtés de John, même durant les enregistrements des albums. Contrairement aux conjointes des autres membres, elle ira jusqu’à installer un lit dans le studio, se permettant d’intervenir et de critiquer les séances. Cette situation énerva les trois autres musiciens au point que de fortes tensions apparurent. Bien sûr, elle eu une influence positive sur le jeu et la composition musicale de John mais elle fut également source de conflits et nuit à l’ambiance au sein du groupe. S’en suivront des clashs et le départ, pendant un temps, de Ringo Star puis de George Harrisson. Yoko Ono est, depuis, un véritable sujet de contreverse chez les fans des Beatles.







Klaus Voormann, bassiste et illustrateur allemand est un ami d’Astrid Kirchherr. Il rencontre les Beatles en 1960 et se lie d’amitié avec le groupe. Il dessinera pour eux la pochette de l’album Revolver et celle du coffret The Beatles Anthology. Malgré la séparation du groupe, son amitié avec les différents membres ne s’est jamais démentie. Il a d’ailleurs joué de la basse sur les albums solo de John Lennon, Ringo Starr et George Harrison.



Jimmy Nicol est un batteur anglais qui remplaça temporairement Ringo Star. Ce dernier, opéré d’urgence des amygdales, annula sa participation à une partie de la tournée des Beatles.



Ainsi, du jour au lendemain, il fallut trouver un remplaçant. Brian Epstein pensa à Jimmy car il venait d’enregistrer aux studios Abbey Road, également utilisés par les Beatles et immortalisés dans l’album éponyme. Il avait joué sur un album de reprises nommé Beatlemania et maîtrisait donc les morceaux du groupe. Ainsi, Jimmy Nicol devint un membre des Beatles, du 4 au 13 Juin 1964 !




Dernière supposition, l’acteur, chanteur et pianiste américain Billy Preston. Rencontré en 1962 à Hambourg, il devient vite un ami des Beatles. En 1969, George Harrison l’invite à participer aux sessions d’enregistrement de l’album Let It Be. C’est lui qui joue le solo de piano électrique de la chanson Get Back et joue de l’orgue sur le titre Let It Be. Il travailla également sur les ébauches de chansons qui finiront sur Abbey Road. Le 30 janvier 1969, il les accompagne lors de leur concert improvisé sur les toits de l’immeuble des studios Apple. Cet ultime concert des Beatles, rapidement interrompu par l’arrivée de la police, sera fixé sur la pellicule et constitue la séquence finale du film Let It Be. Je vous en offre un extrait ici-même.




Et voilà, à vous de jouer les Sherlock Holmes afin de définir qui mérite le titre de 5ème Beatles !


Ce titre symbolique est le plus généralement attribué à George Martin mais je trouve que Brian Epstein mérite également cette appellation. Et puis, si l’on s’intéresse exclusivement aux musiciens, Pete Best a quand même fait partie du groupe durant deux ans. Simplement, il n’était pas présent durant les succès commerciaux des Beatles, ce qui permet de douter de sa crédibilité en tant que 5ème Beatles… Je laisse donc la question ouverte, à vous de juger.



Sachez tout de même, histoire de parler chiffre deux minutes, que les Beatles détiennent une multitude de records dont :



- Plus grand nombre de disques vendus estimé par EMI à plus d’un milliard, tous supports confondus à travers le monde.


- Plus grand nombre d’albums classés N°1 pour un groupe musical.


- Plus grand nombre de semaines passées à la première place des ventes (174 au Royaume-Uni, 132 aux États-Unis).


- Cinq singles des Beatles apparaissent dans le Top 100 des meilleures ventes de tous les temps au Royaume-Uni. Aucun autre groupe n’y figure plus qu’à deux reprises.



- Yesterday est la chanson la plus reprise de l’histoire de l’industrie musicale. Le Livre Guinness des records recense plus de 3 000 versions enregistrées. Un biographe de Paul McCartney a d’ailleurs calculé, dans les années 1970, qu’à tout moment, l’une des interprétations de cette chanson était jouée par une radio quelque part dans le monde.



C’est complètement incroyable d’imaginer de telles proportions !



En attendant de nous mettre tous d’accord, voilà une bonne nouvelle pour les fans : au début du mois d’avril, Apple a annoncé, pour le 9 Septembre 2009, la réédition tant attendue de tous les albums des Beatles remasterisés.



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